S’il y a bien une image à retenir de Jeju, c’est celle du Seongsan Ilchulbong. Ce promontoire rocheux volcanique, formé il y a quelques milliers d’années à la faveur d’éruptions sous-marines, est à l’île ce que le palais Gyeongbokgung est à Séoul, un paysage iconique. Sa position – à l’est – lui a valu son nom, qui signifie littéralement « le pic du lever du soleil qui ressemble à une forteresse ». Il est non seulement possible d’y monter pour découvrir son cratère vierge de 600 mètres de diamètre, mais il est même fortement conseillé de le faire à l’aube pour y admirer le soleil levant.
Rejoindre Seongsan en bus
Pour ma première visite sur l’île de Jeju, en septembre dernier, j’ai décidé de me rendre directement à Seongsan dès la sortie de l’aéroport et d’y passer la nuit. C’est en bus que j’ai rejoint cette petite ville située sur la côte est. La route intérieure qui longe le Mont Hallasan n’est pas particulièrement belle : l’île semble bien plate et les palmiers sont rares. Les talus sont certes verts, mais plus on avance vers le sud, plus ils laissent la place à de la broussaille. Heureusement, on aperçoit souvent des oreum, ces jolis cônes volcaniques qui parsèment l’île. Mais dans l’ensemble, je dois avouer que j’ai été une peu déçue par les premiers kilomètres parcourus. À ce moment-là, les beautés naturelles de l’île, tant vantées par les agences de voyage, ne m’ont pas semblé si évidentes !
Il faut attendre d’arriver dans le district de Geosong-ri, puis emprunter la rue Ilchul-ro, pour enfin voir apparaître au loin la fameuse « montagne forteresse » (Sunrise Peak, en anglais). La mer entoure la route de part et d’autre, le paysage change très vite et prend soudain un air de vacances. Ça y est, je me sens enfin arrivée sur une île méridionale. Il fait si chaud et si doux à la fois. La petite ville de Seongsan ne me déçoit pas : les immeubles colorés ne dépassent pas quelques étages, les petites rues sont calmes, et le pic est là, tout près. Vite, je m’installe à l’hôtel et je pars découvrir les environs, en attendant Miss Kim qui doit me rejoindre dans une heure ou deux.
Seongsan Ilchulbong, l’attraction phare du sentier de randonnée Jeju Olle 1
Sur l’île, les nombreux sentiers de randonnée sont appelés les Jeju Olle. Le sentier numéro 1, le premier mis en place en 2007, se termine non loin du Seongsan Ilchulbong. Ce dernier en est même la principale attraction. J’aurais aimé pouvoir l’emprunter sur sa totalité, mais il est long de quinze kilomètres, ce qui représente bien 5h de marche.
Je me contenterai de faire un tour rapide. Depuis le centre-ville, la route grimpe légèrement vers la montagne et je décide de prendre à gauche. Le point de vue sur le pic est superbe. Je comprends pourquoi cet endroit magnifique est au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Pourtant, deux points me chiffonnent : les plages de pierres noires, en contrebas du site, sont jonchées de déchets. Et dès que l’on s’éloigne, en redescendant vers le port à gauche, les hôtels parasitent un peu le paysage.
Qu’à cela ne tienne ! Le promontoire rocheux est si imposant que tout le reste paraît bien superflu à mes yeux. Et dire que demain matin, je m’attaque à son ascension ! Je suis impatiente. En attendant, je rejoins Miss Kim à l’arrêt d’autobus. Ce soir, nous allons nous promener sur un autre site, Seopjikoji (dont je vous reparlerai). À notre retour, affamées, nous partons à la recherche d’un bon restaurant de samgyeopsal. Les grillades de porc noir de Jeju sont en effet la spécialité de l’île.
Gravir de nuit le pic Seongsan Ilchulbong
Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre en décidant de gravir le mont Seongsan pour admirer le lever du soleil. Nous savions juste que c’était un « must » à ne pas manquer. Bien sûr, c’est un « must », à condition que le beau temps soit de la partie. Ce qui n’est pas gagné d’avance, en ce qui nous concerne, car les nuages ont envahi le ciel pendant la nuit. Mais on ne sait jamais ce que la nature nous réserve, alors nous prenons quand même la route.
Le lever du soleil est prévu à 6h28. Nous nous sommes données une heure pour parvenir au sommet. Il fait nuit noire en sortant, la ville dort encore et je suis bien contente d’avoir repéré les lieux la veille. En approchant du site, à 800 mètres seulement de l’hôtel, nous voyons deux ou trois voitures garées sur le parking quasi désert. Nous sommes à peine plus nombreux que les doigts d’une main.
L’avantage de monter de nuit, c’est que la billetterie est fermée (elle n’ouvre qu’à 7h; cela dit, je ne savais même pas qu’il fallait payer en journée). En réalité, il semblerait bien que nous soyons en train d’outrepasser les lieux. Nous hésitons quelques secondes, et puis nous décidons de suivre les premiers grimpeurs. Si des Coréens montent, c’est qu’on doit pouvoir monter ! En revanche, très vite, nous réalisons que sans lumière, nous n’y voyons pas grand-chose. Nous avons prévu les vêtements chauds, les chaussures de marche, le ravitaillement, mais pas la lampe de poche… Nos téléphones portables nous sauvent la mise, fort heureusement.
182 mètres. Un petit chiffre bien ridicule sur le papier, une affreuse torture ^^. Bon, vous le savez maintenant, je n’ai pas de jambes. Je ne sais pas combien cela représente de marches, mais à la moitié du chemin, je n’en pouvais plus ! Je n’étais pas la seule à peiner d’ailleurs (ce qui a soulagé mon ego, qui en a pris un coup, ahah).
Heureusement, il y a des petites aires prévues pour se reposer quelques instants et reprendre son souffle. C’est aussi l’occasion de profiter du magnifique panorama sur Seongsan et ses environs.
J’ai été surprise en arrivant. Heureuse, mais surprise. Tout d’abord, par la plateforme d’observation sur laquelle on prend place pour regarder le paysage, et surtout par l’impression de petitesse du cône volcanique. Alors qu’il est si impressionnant d’en bas, il apparaît modeste de là-haut.
Le vent souffle très fort, mais les nuages sont bien accrochés dans le ciel. Nous ne verrons pas l’astre solaire, mais les premières lueurs du jour promettent de nous offrir encore de jolis tableaux à contempler.
L’effort en valait-il la peine ? Oui, sans hésiter ! Je viens de vivre un moment intense, entre tension physique et douce exaltation. Je ne pouvais rêver de meilleur endroit pour débuter mon périple de quatre jours à Jeju. La journée s’annonce parfaite !
Pour vous y rendre
En coréen : 성산일출봉
Transports : depuis l’aéroport international de Jeju, prendre le bus 110-1 (2h, 1 150 wons) ; depuis le terminal des bus interurbains de la ville de Jeju (제주시외버스터미널), prendre les bus 210-1, 210-2 (route intérieure, entre 1h20 et 1h30, 1150 wons) ou 201 (route côtière, 1h45, 1150 wons) ; depuis Seogwipo, prendre le bus 201 (1h30, 1150 wons).
Tarifs : adultes, 5 000 wons (environ 3,75 euros) ; enfants, 2 000 wons (environ 1,50 euros)
Horaires officiels : 7h10-19h l’été, 7h30-18h00 l’hiver. À compter de juillet 2019, et à des fins de préservation, l’accès au sommet pic sera fermé chaque premier lundi du mois. En revanche, l’accès à la plateforme intermédiaire et au chemin côtier resteront ouverts.
C’est tellement beau ! Que ce soit de jour ou de nuit 😍
Oui, c’est vraiment un site naturel magnifique. Il faut prendre le temps d’aller au sud et sud-est si l’on va à Jeju, c’est là que la nature offre ce qu’elle a de plus beau.
Hello !
J’y suis allé il y a deux ans, j’avais d’ailleurs fait un article dessus tellement c’est joli. J’adore cet endroit et si je pouvais y retourner je le ferais 🙂
Merci pour cet article !
Des bises
Avec plaisir 🙂 Certains n’aiment pas Jeju, mais moi j’ai adoré. Je suis ravie de voir que je ne suis pas la seule ! J’ai regardé ton article du coup, cela me rappelle plein de beaux souvenirs ^^ Je n’ai pas vu de Haenyo, mais je crois savoir qu’elles plongent aussi par là, en effet. La prochaine fois, j’essaierai de louer un voiture pour découvrir des endroits plus difficiles d’accès.