Si je dis Guryegu *, je me doute que ça ne doit pas vouloir dire grand-chose pour la plupart d’entre vous. Mais si je vous dit Jirisan ou Hwaeomsa, cela devrait être plus parlant. Depuis Jeonju, il suffit de prendre un train en direction de Yeosu, et en 1h, vous êtes aux pieds du Mont Jiri, cette montagne si célèbre pour ses magnifiques couleurs en automne et ses non moins magnifiques temples. Les Coréens viennent randonner dans le parc national et pratiquer ainsi le sport national numéro un.
Hwaeomsa est le plus grand temple bouddhique dans la région. Il a été bâti au 6ème siècle de manière à être en parfaite harmonie avec la nature. Ses deux trésors nationaux sont le pavillon Gakhwangjeon et la pagode aux quatre lions, mais il y a d’autres éléments classés. De toute façon, tout est beau et parfaitement préservé dans ce lieu.
J’ai eu la bonne idée de demander à mes hôtes de m’appeler un taxi. Ainsi lorsqu’on arrive à la porte du parc national, on n’a plus qu’à payer l’entrée pour soi, et le taxi vous dépose au pied du temple, pour la somme minime de 8000 wons (6,30 euros). Cela m’a économisé un peu de marche, et de toute manière, j’ai redescendu les 2km de la vallée à pied, donc je n’ai rien raté du spectacle :-).
J’ai monté une pente un peu raide pour arriver au Gucheungam.
J’y ai croisé un Allemand de Hambourg, qui fait une retraite spirituelle depuis un an dans ce qu’il appelle « mon paradis ». Je lui ai demandé comment grimper plus car je voulais avoir une vue d’ensemble sur Hwaeomsa, telle qu’on la voit dans les dépliants touristiques. Ça semblait compliqué, et peut-être physiquement trop dur pour moi alors il m’a gentiment accompagné sur la partie qui nécessitait de redescendre vers le cours d’eau et a fini par me convaincre de tenter l’aventure. Il fallait que je monte jusqu’à un embranchement et que j’aille à gauche pour voir le superbe panorama puis que je revienne sur mes pas pour prendre à droite la route goudronnée qui descend et passe par le temple Geumjeongam d’où l’on voit Hwaeomsa en contrebas. Sur le papier, ou plutôt le dessin à base de feuilles et de bouts de bois fabriqué avec les moyens du bord, ça semblait facile. Arrivée à l’embranchement, la langue pendante, et surtout très au fait de mes capacités physiques, je me suis dit que puisque je venais de parcourir en gros 600 mètres et que j’étais dans cet état, faire l’aller-retour sur 2km pour aller admirer la vue était peut-être de l’inconscience.
Donc j’ai pris à droite (adieu la vue) et j’ai commencé à descendre. Eh bien je ne regrette rien, la balade était vraiment très belle, même si depuis Geumjeongam (en cours de restauration), je n’ai pas vu pas le temple Hwaeomsa en contrebas. Mais je l’ai heureusement aperçu à travers quelques trouées dans les bois.
Sur le chemin du retour, j’ai pu voir ces belles stèles. Je n’en connais pas l’histoire, je tâcherai de me renseigner en rentrant.
J’ai pris le bus pour revenir à Guryegu. Contrairement à ce que disait mon hôte, ma T-money card ne passait pas, mais le chauffeur n’a pas voulu que je paye et m’a offert le passage :-).
Départ demain matin pour Busan. J’annule mon étape de Suncheon, j’ai envie de me poser quelques jours. Il y a tant à faire à Busan que je ne risque pas de m’y ennuyer.
* Hier soir, je logeais dans le hanok Yangsajae. L’adorable propriétaire m’a demandé où j’allais ensuite. Je réponds donc Gurye en prononçant « Gouriyé », comme je pensais qu’on devait le faire. Il semble très étonné et me dit que si je vais à « Guri », le mieux est de repasser par Séoul… Un ange passe… J’insiste sur le « yé » final, oui, oui qu’il me répond, « Guri ». Je trouve ça bizarre parce que je sais que ce n’est pas loin de Jeonju et on doit pouvoir prendre un bus à défaut d’un train. Alors j’ai eu l’idée de lui écrire le nom de la ville en traçant à la main sur un poteau en bois du hanok : 구례. « Aaaahhhhh! Guré ! ». Ben oui, parce qu’en coréen, « yé » se prononce « é ». Enfin, pas dans mes bouquins, mais dans la vraie vie coréenne ;-).