Je suis très heureuse de pouvoir vous présenter aujourd’hui un tout nouveau livre de grammaire coréenne, Les bases du coréen : grammaire progressive en 99 leçons, paru le 14 avril dernier chez Armand Colin. Je vous ai déjà précédemment parlé de la Grammaire pratique du coréen, chez le même éditeur, mais cet ouvrage est sensiblement différent. Voyons de quoi il retourne.
Une grammaire progressive
Le manuel Les bases du coréen se présente comme une grammaire progressive, en ce sens que ses cinq parties ont été pensées pour aller du plus général au plus particulier, et que la première doit être assimilée avant toutes les autres. Les auteurs conseillent d’apprendre ensuite les notions abordées dans les quatre parties suivantes, mais pas de manière linéaire. Je m’explique (j’ai eu un peu de mal à comprendre au début) :
Tout d’abord, vous étudiez intégralement la 1ère partie, consacrée aux notions fondamentales : l’alphabet hangeul, les règles de prononciation, la construction des phrases et les différents types de verbe.
Puis vous étudiez la 1ère leçon de la 2e partie, consacrée à la conjugaison, et scindée en 4 chapitres. Vous continuez avec la 1ère leçon de la 3e partie, consacrée à la morphosyntaxe (les particules, la syntaxe de base, etc.). Puis avec la 1ère leçon de la 4e partie, dédiée aux expressions idiomatiques. Vous finissez avec la 1ère leçon de la 5e partie, portant sur le vocabulaire spécifique (adverbes, chiffres, dates, etc.).
À partir de là, vous reprenez la 2e leçon de la 2e partie, celle de la 3e, puis celle de la 4e et enfin celle de la 5e. Et ainsi de suite.
Sachant que certaines parties sont plus courtes que d’autres, vous en finirez certaines avant d’autres.
Cela peut paraître étonnant au premier abord, mais ce n’est pas totalement dénué de sens. Une grammaire n’est pas un manuel au sens strict, et il est difficile d’étudier séparément toutes ces notions, qui sont totalement imbriquées les unes des autres. D’ailleurs, les auteurs sont transparents : il n’est pas possible d’apprendre le coréen sur la base de cette simple grammaire. Il s’agit vraiment d’un outil conçu pour s’y référer, ainsi que d’une méthode didactique pour mieux réviser.
Découvrez le contenu grâce au sommaire (cliquez sur les images pour les agrandir) :
Structuration du livre « Les bases du coréen »
Les leçons sont structurées de la manière suivante :
- L’usage de la particule ou de l’expression étudiée
- Les règles pour former ou construire la notion
- Des exemples
- Des encarts portant sur les cas particuliers ou bien les différences
- Une rubrique « Pour aller plus loin »
Les auteurs précisent que les débutants ont intérêt à mettre de côté la rubrique « Pour aller plus loin », et de n’y revenir que plus tard, lorsqu’ils auront vu toutes les notions. À ce moment-là, vous ne serez plus « débutant », mais vous aurez atteint un niveau intermédiaire (B2 du cadre européen commun de référence pour les langues). Vous pourrez donc mieux comprendre les notions complexes de cette rubrique.
L’ouvrage comporte enfin des annexes, ainsi qu’un index bien utile des termes grammaticaux, classés par ordre alphabétique coréen. Il existe aussi un index des encarts « cas particuliers », « différence entre » et « pour aller plus loin ».
Qui sont les auteurs ?
Hye-hyoung Tcho enseigne le coréen à Sciences Po Paris, à Villetaneuse et au Centre culturel coréen. Elle est une spécialiste de littérature française médiévale, et nous lui devons, entre autres, d’avoir co-écrit La culture coréenne en 100 mots, paru chez Darakwon en 2016, et dont j’ai déjà parlé (suivez le lien pour en apprendre davantage).
Jean-Christophe Fleury a été directeur de l’Institut français de Corée, à Séoul, et le conseiller culturel de l’Ambassade. Mais il n’est pas précisé à quel titre il a contribué à ce manuel de grammaire.
Ce que je pense de la grammaire « Les bases du coréen »
Je n’ai pas assez de recul pour donner un avis tranché : j’ai préféré vous présenter l’ouvrage le plus rapidement possible, plutôt que de m’y plonger des semaines avant de vous en parler.
Il semble assez austère d’un premier abord, même si je dois dire que j’adore sa couverture, en vert pastel, et son illustration qui me rappelle mes voyages en Corée du Sud. À l’intérieur, il n’y a pas d’images, mais beaucoup de tableaux. La mise en page est agréable et aérée, il y a plusieurs typographies, et l’utilisation du gras ou de l’italique rend la lecture claire et dynamique.
J’apprécie le fait que cette grammaire soit conçue en français, pour des Français. Comme beaucoup, j’ai commencé à apprendre le coréen en passant par l’anglais, parce qu’il n’y avait que très peu de manuels dans notre langue il y a une dizaine d’années. Mais désormais, il me semble que non seulement ce n’est plus nécessaire, mais même carrément déconseillé. Il n’y a aucune raison de vous triturer les méninges en passant par une langue tierce. Même si le coréen n’est pas fondamentalement difficile, c’est toujours ça de gagné, et ça évite les approximations douteuses. Donc rien que pour ça, c’est un très bon point.
Il n’y a pas de fichiers audio pour écouter les exemples et apprendre à bien prononcer. De même, il n’y a pas de transcription, vous devez donc déjà savoir lire le hangeul pour étudier correctement.
Le livre est disponible en format papier et numérique. Pour vous le procurer :
Les bases du coréen : grammaire progressive et illustrée en 99 leçons
Tcho Hye-Young, Jean-Christophe Fleury, illustration de couverture Shin Hyunsun
Armand Colin, 2021
ISBN : 978-2-200-63088-1
320 pages
19,90 EUR
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