Dramas coréens : bilan du second semestre 2019

J’ai visionné beaucoup de dramas coréens le semestre dernier, notamment durant l’été. Non, beaucoup de dramas tout court, devrais-je dire. Car Taïwan et le Japon m’ont également attiré dans leurs filets. Alors selon vous, après les dramas du premier semestre 2019, qu’ai-je donc pensé des séries coréennes de cette deuxième partie de l’année ?

Hotel del Luna

Je n’étais pas sûre de vouloir regarder cette histoire de fantômes, inventée par les sœurs Hong. J’ai été traumatisée par certaines de leurs réalisations (notamment A Korean odyssey et Big), et le pitch ne m’intéressait qu’à moitié : la directrice d’un hôtel dont les seuls invités sont des fantômes, embauche un nouveau directeur tout ce qu’il y a de plus humain pour gérer la paperasse… Entre autres.

Mais j’aime IU, et j’apprécie encore plus Yeo Jin-Gu, il fallait donc que je regarde. Et je me suis rapidement passionnée pour cette histoire fantastique qui mêle astucieusement le passé et le présent. IU y est sûrement pour beaucoup, car son rôle de femme torturée haut en couleur est un vrai régal, et elle semblait particulièrement inspirée, au point de ne faire plus qu’un avec ce personnage. Son franc-parler, ses tenues extravagantes qui la magnifiaient… J’ai adoré la voir se tourmenter un peu plus au fil des épisodes.

Je n’ai pas forcément tout aimé, et les derniers épisodes tiraient en longueur, quand ce n’est pas l’épisode 14 qui, au contraire, allait trop vite en résolvant un « conflit » qui, au final, n’en était pas vraiment un…. Mais on sent que les sœurs Hong maîtrisaient à peu près leur scénario (pour une fois). Personnellement, c’est un drama que je recommande à ceux qui aiment les histoires épiques, même si, dans ce cas, le héros est une anti-héroïne sarcastique et vengeresse.

Arthdal chronicles 3

Contrairement à l’opinion publique générale, j’ai plutôt apprécié cette série dans l’ensemble. Ce 3e opus est d’ailleurs fidèle à l’esprit des deux premières saisons. Nos héros continuent leur quête de pouvoir, chacun pour des raisons différentes : Tagon est enfin assis sur le trône d’Arthdal, tandis que Tanya tente de s’adapter à son nouveau rôle, et qu’Eunseom devient le héros d’un clan divisé.

En revanche, je n’ai pas bien compris la présence de l’épilogue : voici qu’en moins de 2 minutes, sous la forme d’illustrations animées, on nous raconte – comme si de rien n’était – la suite de cette chronique en trois actes. Alors évidemment, vous me direz, c’est bien le but d’un épilogue, de raconter en vitesse ce qui se passe après. Comme un bon dessert après le repas. Sauf que là, ça ressemble plutôt à un final bâclé… Des images qui se succèdent, quelques dialogues en fond sonore, puis un sous-titre du genre « we’ll be back », mais rien n’indique vraiment qu’il y aura un jour une suite. Je n’ai pas aimé cette fin, mais alors, pas du tout !

Rookie historian Gu Hae-Ryeong

Un drama léger comme je les aime. Délicatement romantique, sans pour autant être puéril. Enfin, si… Le héros est immature, on dirait un oiseau sorti tout juste du cocon. Mais face à lui, on a une jeune femme intelligente et clairvoyante, qui le « tire » vers le haut, et bien qu’il s’agisse d’un couple improbable, on finit par y croire. Sur le papier, j’entends, car il n’y avait pas une grande alchimie « romantique » entre les acteurs (du moins, de la part de Sin Se-Gyeong).

L’histoire tourne essentiellement autour des intrigues de palais (j’ai oublié de vous dire que c’est un sageuk, mais vous l’aurez compris en voyant l’affiche). Bien sûr, on peut se réjouir que pour une fois, les vrais héros soient les historiens, ces hommes et ces femmes de l’ombre, dont la tâche ardue consiste à noter dans leurs cahiers tout ce qui se trame dans les couloirs sombres des palais royaux. En gros, les gardiens de l’histoire avec un grand « H ». Et c’est vrai qu’ils étaient tous bien sympathiques. Surtout le trio féminin, qui représente la lutte contre les stéréotypes de genre qui avaient – et qui ont toujours – lieu en Corée du Sud. En tant que femme, je ne pouvais que me réjouir de les voir réussir à s’émanciper. Mais avec leurs chamailleries supposément comiques, j’avoue que j’ai souvent eu envie de passer la série en avance rapide.

L’intrigue se densifie au fil des épisodes, et le suspense est bien maintenu, sans lourdeur. Mais je dirai qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, et des histoires à la Roméo et Juliette, il y en a pléthore dans les séries coréennes. Toutefois, celle-ci était très agréable à suivre, je n’ai pas regretté mon choix.

Be melodramatic (aka Melo suits me)

Gros coup de cœur initial pour cette série, dont le scénario est clairement un cran au-dessus des autres. Des tirades de qualité (c’est à se demander qui aura le plus de présence d’esprit), des personnages brillants, des tranches de vie entre fantaisie débridée et discernement dramatique. Une série qui m’aura vraiment fait passer un excellent moment au pays des jeunes adultes.

C’est l’histoire simple de trentenaires, hommes et femmes, et de leur vie amoureuse. Il y a ceux qui sont seuls après une rupture, ceux qui vivent une histoire compliquée, et ceux qui ne parviennent pas à se reconstruire quand la vie leur a infligé une sacré claque. Chacun pourra se reconnaître dans ce panel de personnages un brin délurés, et c’est ce qui fait le charme de cette série : l’humour est toujours présent, malgré des propos souvent profonds et mélancoliques. Le bon dosage selon moi. Vous pouvez regarder sans crainte, il y a de fortes chances que vous aimiez cet étonnant drama si vous savez prendre les choses au second degré.

The tale of Nokdu

Quand j’ai eu fini de regarder Rookie historian Gu Hae-Ryeong, je ne pensais pas trouver un autre sageuk à la hauteur de mes expectatives (c’est-à-dire léger et piquant à la fois). Mais c’était sans compter sur The tale of Nokdu, une production qui la surpasse en bien des points. Si vous deviez n’en choisir qu’une, prenez Nokdu sans hésiter.

Je ne me suis pas ennuyée un seul instant en regardant ce drama. Le comique et l’action des premiers épisodes a laissé la place à la romance et à l’émotion de manière fluide et subtile. Quelle cruelle condition que celle de Nokdu, destiné à périr des mains de son obstiné de père ! Par contre, j’ai toujours eu du mal à croire que ce dernier avait pu pencher du côté obscur de la force à cause d’une simple prédiction… Le scénario était parfois un peu tiré par les cheveux. Mais il a l’avantage de montrer des méchants qui ne sont pas que méchants, et qui ont aussi leurs propres failles. À défaut de les excuser, cela les rend plus humains.

When the Camellia blooms

Très très gros coup de cœur également pour cette série tragi-comique portée par la belle Gong Hyo-Jin et l’incroyable Kang Ha-neul, dans un formidable rôle à contre-courant.

Si j’ai eu un peu de mal à supporter les minauderies de l’actrice principale, j’ai en revanche adoré chacune des apparitions du héros. Il faut quand même être un sacré acteur pour réussir à vous rendre sympathique un gars complètement naïf et mal dégrossi, à l’accent du terroir improbable. Mais qu’il est attachant ! Droit dans ses bottes, nigaud, mais pas idiot, il ne jure que par sa belle, malgré les embûches et les conflits. Et quand il comprend que celle-ci est la cible d’un tueur en série, il fera tout pour la protéger !

J’ajouterais juste que tous les personnages sont touchants et que tous les acteurs ont brillé par leur manière de les interpréter. On aurait envie que la ville de Ongsan existe vraiment, ne serait-ce que pour aller se régaler de poissons frais et de coquillages en leur compagnie. Cette Corée-là, c’est celle que j’aime par-dessus tout. Pas étonnant que ce drama ait eu un tel écho en moi.

One spring night

Je n’ai pas visionné One spring night au moment de sa diffusion, au printemps. J’ai commencé à l’été. Par choix. Je n’étais pas sûre que cela me plaise, bien qu’un ami ne tarissait pas d’éloges sur cette série. Ma première impression a été que cela ressemblait beaucoup, mais alors beaucoup, à Something in the rain, le précédent drama de Jung Hae-In. Bien sûr, son personnage est différent : il joue ici le rôle d’un papa solo, pharmacien de profession, qui tombe amoureux d’une jeune bibliothécaire déjà engagée dans une relation amoureuse depuis plusieurs années.

Mais l’histoire est écrite par la même scénariste, Kim Eun. Et l’on retrouve les mêmes problématiques : un couple « hors-norme » (selon les critères coréens, j’entends), le poids de la famille et des convenances. Ce sont des questions extrêmement intéressantes, et il est important que les mentalités coréennes évoluent, donc je ne remets pas en cause l’utilité de ce drama. Disons que jusqu’au bout, j’ai craint une fin à la « Something« , et j’ai eu du mal à me laisser aller. D’autant que l’héroïne n’est pas des plus avenantes. Bon, j’exagère peut-être un peu : on sent bien qu’elle est tiraillée entre son attirance pour cet inconnu et sa raison, qui la pousse vers une vie moins risquée, mais ô combien ennuyeuse.

Il n’empêche : on ne m’y reprendra pas une troisième fois. Au final, j’aurai mis six mois à regarder cette série. Du jamais-vu, en ce qui me concerne.

Love with flaws

Sincèrement, je me suis drôlement amusée les cinq premiers épisodes, j’ai même beaucoup ri tant les situations étaient comiques. Mais c’est souvent le problème avec ces séries : elles ne tiennent pas la route, surtout quand il faut passer de la comédie au drame. Les épisodes intermédiaires étaient poussifs. Les deux épisodes finaux retrouvent un peu de la verve comique des débuts, mais sans être jouissifs non plus.

Je n’ai pas trouvé que les personnages avaient des « défauts » (flaws, en anglais). Chacun est différent à sa manière. Le seul qui soit finalement vraiment bizarre, c’est bien le héros, Kang-Woo. Il n’a pas beaucoup de personnalité quand on y pense, il ne vit qu’au travers de sa dulcinée. Je le trouve têtu dans sa naïveté, limite irresponsable, ce qui ne me le rend pas particulièrement sympathique non plus.

Bref, un drama gentillet dont le message serait : là où il y a de l’amour, il n’y a que des gens bien. Mouais…

Les dramas que j’ai abandonné en cours de route…

My Fellow Citizens

Pourtant, j’ai bien accroché au début. Après une rencontre improbable, une femme flic épouse un escroc, ce qu’évidemment elle ignore. De son côté, l’escroc en question est tout aussi ignare et ne sait pas que sa fiancée est flic. Le mariage d’amour finit par devenir un cauchemar pour ces deux êtres destinés à se mentir éternellement. Et alors que le divorce semble la seule solution possible, l’escroc devenu héros national par hasard, est bientôt pris à son propre piège.

Pour moi, My Fellow Citizens se résume en un prénom : Hoo-Ja. Hoo-Ja, c’est LA révélation comique de cette série politique : une femme intelligente, ambitieuse et sans pitié, tout simplement irrésistible quand elle pense enfin tenir dans ses mains un héros bien déterminé à retrouver sa liberté. Mais j’ai eu beau l’adorer immédiatement, je n’ai pas réussi à aller jusqu’au bout de cette sympathique série.

Melting me solftly

Qui me connaît sait que Ji Chang-Uk, c’est ma douceur sucrée. Hélas ! Mon avis était fait en moins de dix minutes : hors de question que je regarde cette série futile et irréaliste ! Désolée mon Chang-Uk, mais il semblerait que toi et moi, c’est de l’histoire ancienne…

Vagabond

Là encore, il ne m’a pas fallu dix minutes pour décider que je n’allais certainement pas regarder cette série. Même avec Lee Seung-Gi, même avec Suzy. La première scène jouée par l’actrice était tellement ridicule, qu’elle m’a convaincue que tout le reste allait être du même acabit. Si j’en crois la critique, j’ai bien fait. Neuf ans de dramas, ce n’est pas rien ! Mon œil est désormais particulièrement bien aiguisé ;-).

Les dramas en cours de visionnage

Actuellement, je ne regarde qu’un seul drama coréen : Crash landing on you, avec Hyeon-Bin et Son Ye-Jin. L’histoire d’une riche et futile femme d’affaires sud-coréenne atterrissant par accident en Corée du Nord. Les premiers épisodes m’ont régalé parce que très drôles. Maintenant que les choses deviennent sérieuses, je ne sais pas la tournure que prendra la série, mais je suis partie pour regarder jusqu’au bout. C’est sûrement parce que la revue Tangun prépare un voyage en Corée du Nord que je suis devenue curieuse de ce qui s’y passe.

Bref, j’ai commencé les dramas en 2011 avec Hyeon-Bin et Secret Garden, il se pourrait bien que je termine avec lui ! Après neuf années de visionnage, de belles découvertes et parfois aussi de grandes déceptions, regarder des séries télés coréennes devient de plus en plus une contrainte.

Je ne dis pas que je n’en regarderai plus du tout, mais pas suffisamment, je pense, pour rédiger de nouveaux bilans. Alors merci de m’avoir suivie tout ce temps ! C’était un plaisir de partager cette passion avec vous.


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4 commentaires

  1. Merci pour ces partages d’avis. J’ai lu vos critiques avec intérêt. Je découvre les dramas coréens cette année (confinement oblige) et je suis devenue accro. J’ai commencé avec un « sageuk » Empress Ki que j’ai trouvé fabuleux (personnages et décor), puis My Country, en passant par Vagabond (je vous rejoins sur le personnage féminin mais le personnage masculin est très bien interprété), K2, Healer, Suspicious Partner, Descendants of the Sun… Je sais que j’ai du retard.. Mais tant pis !

    • Merci ! Malheureusement, j’ai décidé de ne plus en rédiger, la qualité n’étant pas souvent au rendez-vous, et je ne voulais pas passer mon temps à émettre des critiques négatives. On devient facilement accro, alors que ça n’en vaut pas toujours la peine, soyez vigilante ;-). Il y a encore des pépites cela dit. Bons visionnages !

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