Le sanctuaire confucéen de Jongmyo, à Séoul, est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995. Il s’agit d’un ensemble religieux consacré aux dirigeants de la dynastie Joseon (1392-1910), dont l’architecture actuelle remonte au 16e siècle. Rebâti au 17e siècle, et agrandi par la suite, ce lieu de culte frappe par sa superficie (près de 19 hectares) et son imperturbable quiétude.
Jongmyo, un sanctuaire royal dédié au culte des ancêtres
Si vous regardez sur une carte de la ville de Séoul, vous noterez que Jongmyo est construit selon un plan ovale, à proximité du palais Changdeokgung. Avant la période coloniale japonaise, Changgyeonggung, Changdeokgung et Jongmyo faisaient d’ailleurs partie d’un seul et unique ensemble. La rue Yulgok-ro qui sépare le sanctuaire des deux palais royaux a été construite plus tard.
À Jongmyo, les bâtiments sont agencés de manière à respecter le dénivelé naturel de ce site, en harmonie avec les principes fondateurs du pungsu. Les deux éléments notables sont le sanctuaire principal, Jeongjeon, et le Pavillon de la paix éternelle, Yeongnyeongjeon. Tout autour, au milieu d’une forêt de pins et de chênes millénaires, on trouve des constructions annexes et des bassins artificiels qui rappellent la symbolique des montagnes et de la nature.
Jongmyo Jerye
Jongmyo conserve les plaques funéraires des rois et des reines de Joseon. Les Coréens pensent que ces tablettes commémoratives (shinju), sur lesquelles sont inscrits les noms de ces personnages illustres, abritent l’esprit des défunts. C’est la raison pour laquelle le sanctuaire continue de nos jours à pratiquer les rituels traditionnels.
Chaque premier dimanche du mois de mai, il est possible de participer à Jongmyo Jerye (ou Jongmyo Daeje), une cérémonie en l’honneur de ces rois et de ces reines. La procession part du palais Gyeongbokgung. Une fois arrivée au sanctuaire, les cérémonies du culte commencent, rythmées par les danses et la musique de cour. Cette pratique a également été reconnue en 2001 par l’UNESCO, qui l’a nommée parmi les chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité.
Visite guidée du sanctuaire de Jongmyo
Si vous avez pensé à vous procurer le Pass spécial Palais pour la modique somme de 10 000 wons (7,50 euros), vous aurez remarqué que la visite de Jongmyo y est incluse. En général, on ne peut accéder au site qu’avec un guide, sauf le samedi et le dernier mercredi du mois. De même, on n’entre pas à l’intérieur des bâtiments.
Je ne vous cache pas que j’ai très mal vécu cette visite d’une heure. D’une manière générale, je n’aime pas les visites guidées officielles en Asie. Elles sont millimétrées à la seconde près et manquent cruellement d’interactions. Celle de Jongmyo a été faite au pas de course, alors que le lieu invite à la contemplation, et malgré le micro de notre guide, je n’entendais rien. Je me suis donc mise en retrait pour prendre des photos, et sûrement que j’ai manqué d’intéressantes anecdotes. Tant pis, j’y retournerai un samedi, quand c’est libre.
Un chemin pour les esprits
Non loin des deux ravissants petits lacs qui accueillent le visiteur, se trouve un chemin pavé sur lequel sont posés des panneaux : « Ne pas marcher sur ce chemin. Il est réservé aux esprits ». Cela vous met tout de suite dans l’ambiance : vous êtes dans un sanctuaire, là où repose l’âme des défunts.
On peut voir que le chemin se divise en trois sections : celle du milieu, légèrement surélevée, était la voie empruntée par l’esprit du mort. Le roi marchait sur la droite, et le prince héritier, à gauche.
Jaegung, le bâtiment de purification
Ce serait un sacrilège d’accomplir un rituel religieux sans procéder d’abord à la purification de son corps et de son esprit. À Jaejung, le roi et le prince héritier avaient chacun une chambre, le premier au nord, le second à l’est. Puis ils ressortaient par l’ouest pour entre à Jeongjeon et y exécuter les rites.
Jeonsacheong, ou la gastronomie rituelle
Mais pour nous, humbles visiteurs, il n’est pas question de faire l’impasse sur Jeonsacheong. Ce bâtiment, accolé au sanctuaire principal, est en fait la cuisine de Jongmyo. On y préparait les plats servant aux rites.
Jeongjeon, le sanctuaire principal
En entrant dans Jeongjeon, ce qui frappe, c’est l’immensité du lieu. Le pavillon principal est tellement grand qu’il faut passer en mode panoramique pour le prendre en photo ! En effet, Jeongjeon mesure plus de 101 mètres de long. Il se compose de dix-neuf pièces, et c’est ici que les tablettes les plus sacrées reposent sur leur socle. C’est un bâtiment empli de solennité et d’une grande sobriété.
Yeongnyeongjeon, le Pavillon de la paix éternelle
Construit lorsque le pavillon principal ne pouvait plus accueillir de tablettes supplémentaires, Yeongnyeongjeon est plus intimiste. Et même si son architecture est un peu différente, il a les mêmes fonctions.
Pour vous rendre au sanctuaire Jongmyo
En coréen : 종묘
Jour de fermeture : mardi
Horaires des visites guidées en anglais (présentez-vous au guichet au moins 15 minutes avant) : 10h00, 112h00, 14h00, 16h00.
Horaires des visites libres : uniquement les samedis et le dernier mercredi du mois : de 9h00 à 18h00 de février à mai, 18h30 de juin à août et 17h30 de novembre à janvier.
Tarifs : adultes, 1 000 wons (env. 0,75 euros) ; de 7 à 18 ans, 500 wons (env. 0,30 euros). Les enfants de moins de 7 ans et les personnes de plus de 65 ans entrent gratuitement. Gratuité pour tous le dernier mercredi du mois. L’entrée est incluse dans le « pass Palais », d’une valeur de 10 000 wons (7,50 euros).
Transport : station Jongno 3-ga, ligne 1 (sortie n°11), ligne 3 (sortie n°8) ou ligne 5 (sortie n°8).
Site Internet (en anglais) : Jongmyo Shrine